Au détour d"une promenade en famille...lorsque les arbres disparaissent...voici la vue...
Situé à proximité de la réserve naturelle de Furfooz, le site des aiguilles de Chaleux cache une fabuleuse légende...
Si on passe à côté dit "de la chandelle" lorsqu'on descend la Lesse en Kayak, on est loin de s'imaginer que chaque année, un étrange phénomène s'y produit! Lisez plutôt la légende...
Non loin de Chaleux, la falaise de Furfooz abrite le Trou des Nutons. Ce nom vient des petits génies qui habitaient les rochers et l’intérieur des montagnes et n’en sortaient que la nuit. Ces lutins entretenaient de bonnes relations avec les gens du voisinage auxquels ils rendaient service. Leur réputation d’habiles artisans était telle que les paysans déposaient à l’entrée de leur demeure souterraine des socs de charrues à redresser, du linge à raccommoder, des couteaux à aiguiser, des marmites à rétamer jusqu’à de la porcelaine brisée ou fendue à recoller, le tout accompagné de pain frais ou de tartes dorées. Le matin, les travaux étaient effectués et la nourriture avait disparu.
A Hulsonniaux vivait la belle et candide Madeleine, la plus ravissante villageoise qu’on eût pu rencontrer. Les gars n’avaient d’yeux que pour elle mais c’était peine perdue : Madeleine était pieuse comme un ange et toute la puissance d’amour de son ingénue puberté s’en allait vers le ciel en ardentes et passionnées adorations. On la croyait la plus heureuse des filles, mais elle était en réalité dévorée par un gros chagrin. Elle ne possédait qu’un simple chapelet en bois vulgaire et grossièrement taillé. Or, elle avait entrevu chez la châtelaine de Celles un rosaire fait de jais et d’argent d’une grande beauté et Madeleine pensait qu’avec un pareil objet, elle prierait plus dévotement Notre-Dame. Après avoir supplié la Madone de lui envoyer le précieux bijou, elle décida, en désespoir de cause, de s’adresser aux Nutons. Il s’agissait d’une entreprise audacieuse, car bien que les Nutons eussent des épouses, ils ne dédaignaient pas les compagnes des humains et aimaient à lutiner les plus belles filles des champs. On les avait vus poursuivre des femmes à travers la montagne et l’on citait plus d’un enlèvement audacieux dont ils étaient les auteurs. Des femmes disparaissaient pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Malgré tout, l’envie était plus forte que la crainte et, un soir de mai, Madeleine déposé à l’entrée de la grotte de succulentes galettes et son grossier chapelet de bois. Le lendemain matin, Madeleine courut vers la grotte et quelles ne furent pas sa surprise et sa joie de trouver, à la place des galettes et de son chapelet, un superbe joyau aux perles multicolores et à la croix en or garnie de turquoises.
Tapis dans leur Trou, les Nutons observaient Madeleine en contemplation devant son somptueux chapelet. Soudain, cinq d’entre eux s’élancèrent vers la jeune fille. Leurs figures avinées et pleines de rides, leurs yeux lubriques et leurs corps velus épouvantèrent la jeune paysanne qui s’encourut en direction de Chaleux.
Madeleine courait aussi vite qu’elle pouvait, mais les Nutons gagnaient du terrain et il lui semblait qu’elle pouvait déjà sentir contre sa nuque leurs haleines de démons. Tout d’un coup, elle se trouva devant la Lesse qui coulait large, profonde et tumultueuse. Les Nutons allaient l’atteindre. Affolée, Madeleine se précipita dans la rivière ; les Nutons la suivirent et tous se perdirent dans les flots agités.
Le lendemain, on retrouva le corps de la jeune fille suspendue à une branche par son chapelet…
On raconte que, depuis, tous les ans à cette date, une rose très belle et très blanche fleurit à cet endroit, entourée de cinq ronces, petites, rabougries, mais couvertes de longs aiguillons. L’âme de Madeleine et des Nutons sans aucun doute. La nuit qui succède ce jour mémorable, un phénomène étrange et merveilleux se produit au sein du massif rocheux de Chaleux : un des rochers, appelé depuis « la Chandelle », s’allume sur le coup de minuit. A la lueur de ce flambeau, des Nutons tourbillonnent dans une danse autour de Madeleine qui récite son chapelet. Les Nutons se précipitent vers la jeune fille et la poursuite infernale commence. Bientôt tous ensemble, ils tombent dans la rivière et disparaissent sous les eaux. A ce moment précis, la Chandelle s’éteint.